Au pays des mousquetaires, du rugby, de la fête et de la bonne chère, une eau-de-vie forte de 7 siècles d’histoire, l’armagnac, est obtenu par distillation de vin blanc dans un alambic dont la particularité est de fonctionner en continu.
PLAISIR. Suit un long vieillissement en fûts de chêne pour parfaire les arômes floraux ou de fruits confits, au cours duquel une partie de l’eau-de-vie et du degré alcoolique s’évapore, c’est « la part des anges ».
En 1909, un décret du président Fallières, -qui introduisit le breuvage au Palais de l’Elysée-, délimite 3 zones de production sur 3 départements : le Gers, les Landes et le Lot-et-Garonne.
Trois produits bénéficient des appellations contrôlées « armagnac » : à l’ouest, sur des terres acides et sableuses, le bas Armagnac, produit des eaux de vies rondes et fruitées ; au centre, l’Armagnac-Ténarèze, sur des terrains argilo-calcaires mêlés de sable, est vif et corsé ; à l’est, les terres essentiellement calcaires, du haut Armagnac aux crus très appréciés.
Dix cépages sont inscrits dans l’AOC, mais les professionnels travaillent essentiellement le baco blanc, l’ugni blanc, le colombard et la folle blanche, les autres n’étant représentés que par quelques hectares de vigne.
Pour l’heure, l’armagnac se veut résolument tourné vers l’avenir et redessine le paysage de sa consommation pour devenir le 1er « spiritvertueux », ce qui se traduit par une clarification de la gamme, une gamme large, pour tous les goûts (VS, VSOP/Napoléon, XO/Hors d’âge, millésimes), mais toujours un produit de qualité tourné vers la consommation plaisir.
Yoann Lejeune, barman du Fouquet’s Paris nous l’a prouvé en créant le 1er « armagnac perfect ». À l’origine, le « perfect » est un plat pour lequel on crée un cocktail. Ici, on inverse, à partir d’un cocktail, on réalise un plat. Dans un shaker, mêlant les saveurs florales de la violette, acidulées du citron, herbacées du romarin à un trait d’armagnac, le tout allongé de limonade, Yoann Lejeune présente son cocktail, auquel Jean-Yves Leuranguer, chef de cuisine, associe une « bruschetta de sardine à l’armagnac et au romarin ». Un plaisir à s’offrir en avant ou après spectacle, dans cette célèbre institution du tout-Paris.
2010 « année de l’armagnac », nous réserve quelques surprises, mais d’ici là, n’oublions pas l’opération « fête des pères » chez 150 cavistes ! MCG
En ouverture : « armagnac perfect » (photo BNIA)