22e année - N°929 - 22 avril 2025

Balicco

L’alice felice. Une bonne table à Bordighera


Mais pourquoi les gourmets de la Côte d’Azur aiment-ils tant les tables de Ligurie ? On connaît la réponse : l’authenticité, l’accueil, le produit au plus direct, des restaurateurs qui, pour la plupart, défendent une cuisine authentique entre littoral et proches vallées.


En ouverture : Mariella, Daniela et Yuri


TERROIR ET SOLEIL. Prenez Bordighera et son « lungomare », front de mer populaire au bon sens. Ainsi « L’alice felice », parmi une poignée d’adresses ensoleillées (1), la première de la promenade en venant de l’ouest - donc de Nice - après avoir emprunté un petit tunnel sous la voie ferrée. L’alice, c’est l’anchois ! Heureux, en effet, dans ce restaurant lumineux avec terrasses, coin jardin et salle claire, sans design furieux ni bistronomie branchée.
Pour moi, L’Alice est une vieille connaissance, découverte au début des années 2000. Daniela Trucchi y proposait une cuisine tout en simplicité de terroir. En 2006 l’adresse disparut des radars. Une si longue absence. On la croyait perdue au champ d’honneur des recettes liguriennes et la voici ressuscitée et intacte depuis le printemps dernier. Même soleil, même enseigne malicieuse, même esprit. Daniela est toujours là, épaulée par son amie Mariella Pucci Sorgentone, tout aussi adorable et passionnée de cuisine. Comme manger est un sentiment, voilà une table-tendresse à laquelle il faut rendre visite et faire une cour assidue en toute saison. Daniela et Mariella s’y relaient pour accueillir les amateurs d’une cuisine nature à base de légumes, d’herbes aromatiques, de gnocchi, ravioli ou tagliolini « faits maison », sans oublier la pêche du golfe de San Remo et les olives taggiasche.


Petite friture et spaghettis aux anchois et poivrons grillés


Cappon magro


Guazzetto


ÉTÉ OU HIVER.
J’y ai retrouvé en septembre des plats de légèreté et une vérité de saison interprétés par un jeune chef de 30 ans, Yuri Napolitano, formé dans quelques adresses liguriennes (La Pignese à San Remo, La Locanda delle tamerici à La Spezia, le Royal Sporting Hotel à Portovenere). D’abord la petite friture de calamars et écrevisses, avec courgettes en tempura, quasi introuvable chez nous ; le «cappon magro», plat traditionnel à base de poisson et légumes ; d’épatants spaghettis aux anchois et poivrons grillés ou encore le « guazzetto », comme un ragoût de calamars, moules, tomates et croûtons de pain. Copieux, juste et parfumé. On peut terminer sur une mousse au chocolat, la torta caprese - chocolat noir, noisettes et amandes - ou une glace à la crème avec arrope (moût cuit) et sur la carte à petits prix (14€ à 20€) on trouve son bonheur avec un vermentino ou un pigato de Laura Aschero qui vous parlent simplement du pays. Heureux, L’Alice, sur le lungomare ! Nous aussi !
Jacques Gantié

(1) Notamment les trois tables « pieds dans l’eau » de Romolo Giordano, figure de la restauration ligurienne : Romolo Mare, Agua bistro del mare et Paloma 11.

L'Alice Felice
Lungomare Argentina 34, Bordighera
Tel +39 0184260936
Page Facebook : L'Alice Felice
ristorante.alicefelice@gmail.com
Menus 35€ et 45€. Carte environ 40€ à 55€. Fermé mercredi, parking à proximité, terrasse chauffée l'hiver.

(photos Jacques Gantié)

Publié le 9 novembre 2015

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