CRITIQUE. Il demeure dans ce qui est le plus beau des hôtels particuliers des Champs-Elysées. Personnage étrange, coureur, provocateur et dérangeant car sans-gêne, il est ami de Beaumarchais, Mercier, Rétif de la Bretonne et gourmand, il se fait connaître à 25 ans par des fêtes culinaires dont son « fameux souper », annoncé par des billets d’invitation de 52 sur 40 centimètres à travers toute la ville. La majuscule initiale était encadrée de larmes d’argent sur un fond noir étoilé, elle semblait un catafalque que surmontait un crucifix et autour duquel brûlaient deux cierges de chapelle. Balthazar, s‘accommode au temps, grâce à son activité et à des économies, il ne fait qu’un feu par jour, il fera face à tout, mais supportera mal les « nouveaux riches ». Avec la naissance du restaurant, de critique littéraire, il devient le père de la critique gastronomique, mettant en place un jury dégustateur et faisant de la cuisine un objet cultuel, allant jusqu’à dire « Est-il une femme, tant jolie qu’on la suppose, qui puisse valoir ces admirables perdrix rouges du Languedoc et des Cévennes, ces pâtés de foie d’oie et de canard ». Il publiera 8 volumes de l’ « Almanach des gourmands », le « Manuel des amphitryons » et mourut en 1837.
Épicurien dans l’âme, c’est lui qui disait : « Treize à table n’est à craindre qu’autant qu’il n’y aurait à manger que pour douze ». M. C.-G.

• Gustave
Desnoiresterres.
368 pages.
22€