
À l’heure où les femmes s’affichent sur le devant de la scène politique, on se doit de mettre à l’honneur les femmes qui participent à la mise en valeur du monde du vin. L’une fait découvrir les meilleurs crus dans un superbe restaurant gastronomique, l’autre travaille à la création de concept sur le vin au féminin.
En ouverture : Karine Tinon et Sylvie GuigonnetSOMMELIÈRE. Karine Tinon, chef sommelière et responsable du restaurant « les Trois Forts » au Sofitel Vieux port à Marseille.

Deux postes à responsabilité à tout juste 30 ans ! Voilà un joli parcours, loin d’être son objectif final, Karine est pleine d’idées, de souhaits et de découverte pour les années à venir. Si on lui demande pourquoi la sommellerie, elle répond simplement « J’avais un professeur à l’école hôtelière de Bergerac, amoureux du vin, dégustateur exceptionnel et complétement passionné. Il a transmis sa passion à ses élèves et a moi en particulier. Depuis j’ai toujours su que je serais dans la sommellerie ».
Karine Tinon termine l’école hôtelière avec une mention en sommellerie mais elle est trop jeune pour entrer dans le monde du travail. Une chance, puisqu’elle a passé un bac avant de repartir vers le monde du vin. Elle acquiert un expérience de haut niveau au travers des maisons prestigieuses où elle a travaillé. « La Bastide Saint Antoine » avec Jacques Chibois, « Le Water Side Londres » avec les Frères Roux… « Et un jour je lis une annonce, le Sofitel à Marseille cherchait un sommelier. Je réponds et ça marche ! Me voilà donc depuis quelques années aux côtés de Dominique Frérad, un chef de cuisine talentueux, humain et créatif ».
En véritable passionnée de son métier, on peut rencontrer Karine à toutes les dégustations, dans les jurys, dans les domaines pour y découvrir l’exception et surtout « Aux Trois Forts » où elle conseille les clients avec son sourire attachant, ses grands yeux couleur de la mer et un professionnalisme incontestable. Elle sait prendre son temps pour découvrir aussi des lieux gourmands et nous a confié quelques bonnes adresses : à Marseille « La Table de L’Olivier », le « CNTL » (restaurant du club nautique) ou « le 110 » (restaurant corse) ; à Aix-en –Provence « Le Petit Verdot ».
Son plat coup de cœur aux Trois Forts : le tartare de sardine servi avec un cassis Bodin cuvée lumière.
Karine du haut de ses trente ans n’a pas fini de faire du chemin. Il ne faut pas la perdre de vue.
CONCEPT. Sylvie Guigonnet, chargée de mission au Conseil régional, antenne du Var.

En toute modestie, Sylvie Guigonnet dit avoir participer à la conception du « Trophée des vins au féminin ». Certains disent qu’elle en est l’initiatrice . Rien d’étonnant pour cette petite fille de viticulteur, qui a fait des études agricoles et … qui est une militante féministe. Il n’en fallait pas plus à Sylvie pour constater qu’il n’existait pas de concours de vins régionaux, pas non plus de concours qui mette à l’honneur les femmes viticultrices, et pas de concept sur la cohérence entre le contenu et le contenant. De bonnes raisons pour réfléchir à un concours qui serait unique par son concept et valoriserait les femmes et leur travail.
C’est ainsi que cette année la troisième édition du « Trophée des vins au féminin » a été un succès, prouvé par la participation qui ne cesse d’augmenter. Ce millésime a présenté 154 productrices, un jury de plus de 50 femmes.
Un mot sur le concept unique, celui de la cohérence. Cohérence entre le design de la bouteille, le graphisme de l’étiquette et le contenu. Un jour ou l’autre on a tous acheté une bouteille au vu de son « look » et une fois ouverte… déception ou alors un vin superbe se trouve dans une bouteille bien triste ! C’est en cela que ce concept de la cohérence unique dans les concours vinicoles est intéressant et exceptionnel.
Une belle initiative qui par sa qualité d’organisation, par l’originalité du concept et par son originalité se devrait d’être médiatisée au niveau national. Pas de souci, Sylvie Guigonnet qui est une battante continue dans ce sens et soyons en certain, elle arrivera à ce que cet événement dépasse les limites de la région. Bonne chance pour le prochain millésime 2012 du « Trophée des vins au féminin ».
M.A.
(photos Magali Aimé)