Bon anniversaire à la doyenne des eaux de vie française !
Sa naissance est la rencontre de trois cultures, romaine, avec l'introduction de la vigne dans le sud-ouest de la France, dès l’Antiquité, arabe, avec l'apport de l’alambic, quelques siècles plus tard et celte, avec le développement de l’utilisation du fût.
Son acte de naissance en 1310 est attesté par maître Vital Dufour, prieur d’Eauze, homme d’église au XIVe siècle, féru de médecine, auteur du livre « D. Vitali de », (ouvrage très utile pour conserver la santé et rester en bonne forme), où il vante les quarante vertus de l’armagnac, que vous pouvez retrouver dans « L’armagnac pour les nuls » (First Editions). Ce manuscrit est aujourd’hui conservé aux archives du Vatican.
IDENTITE. Trois terroirs : Bas-Armagnac, Armagnac-Ténarèze, Haut-Armagnac ; dix cépages : ugni blanc, folle blanche, baco, colombard mais aussi, clairette de Gascogne, jurançon blanc, plant de graisse, meslier Saint François, mauzac blanc et rosé ; vinification élaborée de manière traditionnelle ; distillation pendant l’hiver, soit à la propriété grâce aux alambics ambulants, soit dans un atelier de distillation ; vieillissement en « pièces », (fûts de chêne), au cours duquel le degré alcoolique diminue progressivement par évaporation de l’alcool : « la part des anges » ; les arômes se déclinent selon l’âge des eaux-de-vie. VS ou*** 1 à 3 ans, la découverte ; VSOP ou Napoléon, 4 à 9 ans, l’initiation ; XO ou hors d’âge, le plaisir ; XO premium, au-delà de 20 ans, la haute couture.
Spirit vertueux, grâce à son positionnement, la filière prône une consommation mesurée, un respect du savoir-faire, une dynamique concernée par l’avenir de la planète et, dans un état d’esprit éthique affecte 1 % de son budget communication à un « plan santé jeune », démarche anti-addiction.
Une fête qui perdure tout au long de l’année 2010, avec des temps forts, tant sur le plan national qu’à l’étranger, Rome, Londres, Chicago, Moscou, avec de nombreuses initiatives dont l' « armagnac perfect », une dégustation d’exception autour d’un accord mets-cocktail, pensé pour que chaque mets sublime les saveurs choisies autour de l’armagnac de chaque cocktail, réalisé par 9 barmen de palaces français prestigieux . Pour notre région Olivier Pillon, chef barman du Martinez à Cannes, joue sur les mots avec « l'art maniac », un soupçon de Tia Maria, de Galliano et de sirop d’orgeat sur une base d’armagnac au jus d’ananas qui s’accorde à merveille avec « un chocolat blanc en émulsion tiède, fine gelée de café, fraîcheur de litchi ». Jean Leber, assistant chef barman du Negresco à Nice invite à la ronde son « Vitto puente » qui associe à l’armagnac des notes de vanille et de mangue, que l’on déguste avec « un toast de foie gras de canard et de chutney de mangue ».
Les professionnels reverseront une partie de leurs ventes de l’année à la commission française de l’Unesco pour la préservation et la restauration du patrimoine. En consommant de l’armagnac en 2010, le consommateur écrit l’histoire aux côtés des producteurs…
M. C.-G.
L'art maniac
Olivier Pillon,
chef barman
du Martinez à Cannes
Vitto puente
Jean Leber,
assistant chef barman
du Negresco à Nice
(photos images collection BNI Armagnac)